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Reprise, ou changement de paradigme ?

Flèche-Bas

Toute la profession a traversé des moments de doutes et de questionnements ces 30 derniers mois. Une crise traversée, il a rapidement fallu faire face à d’autres défis. Pour se recentrer sur les priorités, il est important de prendre du recul. Les performances de l’hôtellerie depuis 2000 en Europe, démontrent la bonne santé des actifs sur le long terme. Elles illustrent également la capacité du secteur à se relever après les pires événements. La France est, par ailleurs, un bon élève européen capitalisant sur son marché domestique fort et la diversité de son offre.

La crise liée au Covid 19, n’était pas une crise structurelle de l’hôtellerie. C’était une crise de la mobilité, c’est parce qu’il était impossible de voyager que les touristes potentiels ne sont pas allés dans les hôtels. Le rebond illustre parfaitement cet état de fait, car dès qu’il a été possible de revoyager, il a été immédiat et fort. Le secteur a traversé les précédentes crises avec tout autant de résilience. Nous sommes très certainement au début d’un nouveau cycle après 2001-2007 où le RevPAR a crû de 15,8% et 2008-2019 où il a crû de 25,8% en Europe.

Notre secteur pourrait être désigné comme un indicateur avancé de la reprise économique puisque les rebonds de ses performances la devancent systématiquement. Ainsi le RevPAR repart en croissance avant le PIB. Un constat évident car la reprise de l’hôtellerie traduit la reprise des grands événements, des déplacements et des rendez-vous professionnels. Pour la clientèle internationale, il y a encore de nombreux viviers de touristes, comme le démontre le retour d’une clientèle américaine de classe moyenne en Europe, du fait du changement de parité euros-dollars qui lui est favorable. Les sous-jacents sont donc robustes pour porter l’activité avec une demande qui est, et qui restera, forte.

Dans cette période de forte reprise, si l’occupation flirte avec ses taux de 2019, c’est avant tout le pricing power qui tire les performances vers le haut. Pour certains, 2022 a été une année de record historique. Il faut toutefois garder à l’esprit les nombreux contrastes entre actifs et entre marchés. L’hôtellerie devient un secteur d’expertise où la connaissance des marchés, le développement d’outils spécifiques et l’ingénierie financière jouent un rôle déterminant pour la performance et la rentabilité.

Le plus gros défi auquel l’industrie de l’hospitalité doit faire face aujourd’hui : celui des gains de productivité. Jusqu’à maintenant le pricing power a porté les performances, mais les prochains 18 mois soulèvent de nombreuses incertitudes. Sera-t-il possible de maintenir de tels niveaux de prix dans un environnement où les coûts de l’énergie, et plus généralement de production resteront très certainement élevés ? Une partie de la réponse réside dans les attentes des investisseurs qui sont de plus en plus attentifs au rendement par mètre carré. Pour y répondre, il faut repenser les produits comme des espaces d’hospitalité et avoir des modèles plus efficaces pour diversifier les sources de revenus. Une transformation déjà en marche pour de nombreux actifs hôteliers. Autre levier de rendement, l’efficacité opérationnelle qui requiert un savoir-faire spécifique et une gestion efficace du personnel. Autant d’espaces où les hôteliers sont de plus en plus nombreux à être au rendez-vous, c’est en tout cas ce sur quoi nous parions comme vous le découvrirez dans les prévisions d’activité.

Derrière ce rebond salutaire pour la profession, on observe déjà une multitude de nouveaux faisceaux probablement annonciateurs d’un changement en profondeur à moyen terme. Les cartes sont en train d’être rebattues et nous franchirons une nouvelle étape dans la maturité de notre secteur.

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